Regards croisés sur la Mise à Disposition – Groupe FHB

Sandrine MICHEL : Il y avait un constat en interne aux services RH et Compta, où on avait des tâches récurrentes et administratives. C’était un travail relativement simple et régulier. S’est posée alors la question de faire appel aux Ateliers du Sonnenhof pour une mise à disposition.
La seule contrainte étant que nous voulions partir sur un mi-temps et accueillir une personne en entreprise adaptée (EA) car, même si le travail semble simple, il fallait avoir une certaine flexibilité et une adaptabilité que n’aurait pas forcément eu un travailleur ESAT.
C’est un poste évolutif car il y a beaucoup de paramètres en RH et en Compta qui permettent de se projeter, d’élargir les compétences de Delphine, de travailler avec la totalité de ses capacités et les mettre en exergue.

Delphine MALTESE : Oui, c’est clair ! J’ai été arrêtée 2 ans à cause du COVID et je commençais sérieusement à penser reprendre le travail. Et quand Sandrine m’a contactée pour me proposer ce poste, c’était parfait au niveau du timing et j’ai tout de suite accepté.

Sandrine MICHEL : J’ai côtoyé Delphine au Crédit Agricole et je savais qu’elle était sérieuse et organisée. On avait besoin de ça, et surtout Delphine avait besoin de reprendre le travail.

Sandrine MICHEL : Ça se passe très bien. On fait appel à un établissement transparent sur la notion de handicap. Il faut réussir à en faire abstraction et jouer avec les compétences de la personne pour que ce soit un atout pour l’entreprise et surtout valoriser ce qui est fait. Aujourd’hui, si on enlevait le poste de Delphine, beaucoup de personnes grinceraient des dents tant son poste est devenu important !

Delphine MALTESE : Ça se passe super bien, je me sens comme un poisson dans l’eau : j’ai vraiment trouvé ma place !

Delphine MALTESE : C’est surtout du classement et création de dossiers. J’ai repris le rituel de Murat, qui avait commencé à organiser les classeurs d’une manière simple et logique. Je me suis calquée sur sa méthode pour classer le reste.

Sandrine MICHEL : On a revu entièrement la structure des Ressources Humaines et donc Delphine s’est intégrée à cette structuration. Le début de ce gros travail était de mettre en place des process en homogénéisant le classement des salariés pour l’ensemble des établissements. Ceci pour faciliter la recherche de documents.

Delphine MALTESE : Au début, je m’arrachais les cheveux pour mettre à plat tout ça, ce qui n’est pas toujours évident parce qu’on change les habitudes des salariés.

Sandrine MICHEL : Alors oui, son poste a évolué. Dans le cadre de ses premières fonctions, Delphine a travaillé avec des documents concernant la gestion du personnel (contrats, planning, DPAE, etc.), qui lui sont devenus familiers. On lui a donc rajouté des tâches de contrôle, aussi bien en RH qu’en Compta (rapprochement entre bons de livraisons et factures, sachant que plusieurs bons peuvent correspondre à une seule facture). Et quand Geoffroy, le directeur de la brasserie Le Météor, a demandé à avoir quelqu’un pour l’épauler pour toutes les tâches au niveau des RH mais aussi de la compta, nous avons tout de suite pensé à Delphine.

Delphine MALTESE : C’est un boulot qui n’est pas si simple car il faut être concentré et ranger tous les
documents dans l’ordre chronologique, et c’est énorme ! Il faut être hyper sérieuse au niveau du rangement des feuilles d’heures et des contrats pour faciliter le travail des RH. Il faut vérifier chaque contrats (CDI et CDD) pour voir si chacun a la DPAE (Déclaration Préalable à l’Embauche faite
auprès de l’URSAF). Pareil pour la compta, il faut que les BL (bons de livraisons) et les factures correspondent, vérifier au niveau des produits livrés si tout est OK. Si un BL manque ou n’est pas signé, la facture n’est pas payée.

Sandrine MICHEL : Il y a une rigueur de travail chez FHB pour justement éviter d’être en décalage. Pour vous donner un ordre d’idée : la brasserie Le Météor fait 700 places assises et est ouverte de 7h à 1h30 du matin. Pendant la période de Noël elle est pleine du matin au soir ! Donc les livraisons sont énormes, avec 7 millions de chiffre d’affaires en 2022. C’est une grosse machine qui demande du back-office et des services supports qui sont indispensables !

Sandrine MICHEL : Cette expérience nous permet de nous remettre en cause, de remettre à plat notre fonctionnement, nos process et de penser différemment les postes, les tâches sous un angle qu’on n’aurait peut-être pas pris en dehors de cette situation.

Delphine MALTESE : Cette expérience m’a permis de remettre le pied à l’étrier, de me rendre compte que je suis capable et donc de reprendre confiance en moi ! 

Sandrine MICHEL : Delphine s’est intégrée toute seule (rires). Elle a un tempérament super et a tout de suite trouvé sa place. Elle a toujours une attention auprès de tout le monde (un mot, un gâteau, une carte d’anniversaire).

Delphine MALTESE : Tout le monde est gentil, il y a une bonne ambiance et on se sent tout de suite à l’aise. Je me suis sentie comme à la maison !

Sandrine MICHEL : Pourtant elle n’est pas aidée parce que les bureaux sont refaits à neuf les uns après les autres et on se retrouve souvent sans bureau fixe.

Sandrine MICHEL : Je suis Responsable Administratif et Financier au sein du Groupe FHB. Je gère le
service de gestion des Ressources Humaines, le service paie, le service formation et institutionnel ainsi que la comptabilité. Notre groupe est composé de 13 établissements dans le domaine de la restauration et les services de FHB gèrent leurs fonctions supports.

Sandrine MICHEL : Au niveau administratif, c’est assez simple de prendre une personne en mise à disposition. Mais ce que je trouve dommage, c’est que le suivi entre une MAD Entreprise Adaptée (EA) et une MAD ESAT soit si différent ! Bien sûr, le niveau n’est pas le même entre un employé EA et un agent de production ESAT, mais je trouve que ce serait bien de faire plus attention.

Sandrine MICHEL : La volonté des personnes en situation de handicap est tout à fait remarquable.
C’est une vraie prise de conscience et plus de gens devraient prendre exemple sur eux.

Delphine MALTESE : J’ai été surprise de découvrir une entreprise bienveillante avec des salariés super gentils qui m’ont de suite accueilli et m’ont fait me sentir acceptée ! J’ai été super étonnée par l’esprit d’entreprise ouvert, où chacun a sa chance.

Sandrine MICHEL : Il avait déjà changé lorsque j’étais au Crédit Agricole et quand Delphine était déjà en arrêt à cause du Covid. On avait été très bien accompagnés par Sylvie Tiné, qui est coordinatrice (…). J’étais présente pour ces personnes en situation de handicap et je continue toujours à échanger avec eux et ça se passe super bien !
Petit à petit, au cours de la MAD, il y a des barrières qui tombent et tu ne vois plus le handicap,
tu vois juste la personne et ses capacités. Il faut juste bien cibler dans le choix de la personne pour une MAD, et ensuite apprendre à la connaître. Et si au final elle ne convient pas, il ne faut surtout pas forcer l’intégration car tout le monde y serait perdant.

Sandrine MICHEL : Delphine a sa place dans l’entreprise. On fait un investissement sur un profil, sur une personne, sur Delphine en l’occurrence. Son poste a toute sa légitimité. Delphine a creusé son tunnel et elle est capable de plus ! Le seul frein, c’est sa santé.
Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Alors je n’ai pas tous les tenants et aboutissants, mais pour moi c’est Banco !

Delphine MALTESE : Toujours à FHB !

Merci à Sandrine, Delphine et toute l’équipe de FHB d’avoir répondu à nos questions !